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« Les JO pourraient servir d’accélérateur au profit des mobilités durables »

© VRT

Florent Bardon

Invité le 12 mars au Club VRT, Florent Bardon, le coordonnateur national des mobilités pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024 a fait le point sur les chantiers en cours. Une campagne de communication, lancée en janvier, sera réactivée chaque mois pour inciter les voyageurs du quotidien à réduire autant que possible leurs déplacements durant les épreuves olympiques.

Le compte à rebours est enclenché. Du 26 juillet au 11 août 2024, Paris recevra les Jeux olympiques d’été puis, du 28 août au 8 septembre 2024, les Jeux paralympiques. Conformément au cahier des charges, les compétitions sportives se tiendront sur 15 sites pour les Jeux olympiques et 11 pour les Jeux paralympiques, avec jusqu’à 50 sessions par jour. À titre de comparaison, la France a accueilli 45 matchs répartis sur 48 jours lors de la Coupe du monde de rugby à l’automne dernier, a rappelé Florent Bardon, qui intervenait le 12 mars devant le Club VRT.

Des objectifs ambitieux

La volonté de valoriser le patrimoine parisien et d’exploiter des infrastructures urbaines déjà existantes pour des compétitions sportives expliquent ses choix, a indiqué le coordonnateur national des mobilités. Nommé à ce poste en décembre 2022, Florent Bardon a également rappelé l’importance et la complexité d’organisation imposée par la cérémonie d’ouverture sur la Seine.

Autre ambition, le comité Paris 2024 s’est engagé à organiser des jeux 100% accessibles en transports en commun, en vélo ou à pied. Pour tenir ces objectifs, il est prévu de renforcer l’offre de transport public de 15 % en moyenne. 13 millions de spectateurs ont acheté des billets pour toute la période des Jeux auxquels s’ajoutent 200 000 membres de la famille olympique. « On attend autant de déplacements en transports en commun cet été qu’un hiver normal, avec une concentration sur certaines lignes qui achemineront les spectateurs vers les sites où se tiendront les épreuves », souligne Florent Bardon. Le Comité d’organisation des Jeux s’est aussi engagé à ce que les temps d’acheminement entre le village des athlètes et les sites olympiques ne dépassent pas 30 minutes. 185 kilomètres de voies routières seront ainsi réservés aux personnes accréditées du 1er juillet 2024 au 15 septembre 2024. Y circuleront 8000 véhicules particuliers et 900 navettes de bus exploitées pour le compte de Paris 2024. Ce qui réduira d’autant la capacité routière. « Le défi sera de concilier les déplacements des spectateurs, des personnes accréditées, mais aussi de ceux qui ont besoin de se déplacer pour la vie quotidienne, économique et culturelle », a reconnu le Monsieur Transport des JO.

Opération vérité avec les Franciliens

Pour informer les Franciliens sur l’impact que pourra avoir l’organisation des Jeux sur leurs déplacements, une campagne de communication a été lancée le 29 janvier dernier. Soit six mois avant le lancement de l’événement, comme cela avait été fait à Londres en 2012. Cette campagne sera répétée, par vagues tous les mois, jusqu’aux Jeux. « Il s’agit d’un dispositif pédagogique, avec de l’affichage dans le métro, les bus et le long du périphérique, mais aussi de la communication digitale », précise Florent Bardon. Pour s’organiser pendant cette période, les Franciliens sont invités à consulter le site https://anticiperlesjeux.gouv.fr/ qui fournira une météo des lignes, avec une carte interactive indiquant l’affluence prévisionnelle, par jour et par heure. Le coordonnateur travaille avec IDFM et la préfecture pour recueillir des données de modélisation fines qui permettront de prédire l’affluence attendue, mais aussi la liste des stations impactées ou fermées, tout en donnant des conseils pour adapter ses habitudes de mobilité. En cherchant à être aussi précis que possible. Pour informer les voyageurs en temps réel et éviter l’engorgement du réseau de transport, Ile-de-France Mobilités proposera aussi un appli spécifique donnant des conseils pour se déplacer. Les itinéraires conseillés ne seront pas forcément les plus courts, a prévenu Florent Bardon. Mais ils permettront de mieux gérer les flux.

Faciliter l’accueil des PMR

Pour faciliter l’accueil des personnes à mobilité réduite, un travail d’amélioration des infrastructures a été réalisé dans les gares et des avenants signés avec les prestataires pour assurer une maintenance préventive renforcée des ascenseurs et escalators mécaniques et des interventions rapides en cas de panne. Les agents de la RATP ont aussi été formés à mieux accompagner les personnes en situation du handicap et des aménagements installés pour faciliter les déplacements des handicapés auditifs et visuels dans le métro. Un effort a également été entrepris pour disposer, durant les Jeux, de 1 000 taxis pouvant accueillir des personnes en fauteuil en Ile-de-France, alors qu’on en dénombrait seulement 200 en 2021.

La SNCF et la RATP donneront les mêmes informations sur leurs applis. Mais il faudrait aussi que les applis les plus connues par les spectateurs de tous pays fassent de même. Les organisateurs travaillent notamment avec Citymapper, avec qui le sujet avance. Côté Google, des échanges « techniques et politiques sont en cours » . Florent Bardon a « bon espoir d’arriver à un accord » et espérait « une stabilisation en mars ». « Nous appelons les Franciliens à prendre conscience que la tenue de ces évènements aura un impact sur leur vie quotidienne. En étant prévenus, ils pourront trouver une réponse à chaque situation. » Mais mieux vaudra éviter certains quartiers, comme l’Ouest Parisien, où des épreuves concomitantes se tiendront à Roland-Garros et au Parc des Princes, et où contrairement aux jours de match, il ne sera pas possible de se rendre en voiture.  Les transports en commun desservant ces sites, les lignes 9, 10 et le RER C, seront en particulier très chargés.

Les Parisiens et visiteurs seront encouragés à circuler à pied et en vélos. Il est prévu que 28 000 cycles en libre accès soient disponibles durant les jeux. Vélib a prévu d’augmenter sa flotte de 3000 bicyclettes et les professionnels du free-floating renforceront leur offre. Les cyclistes bénéficieront de 400 km de pistes cyclables, dont 120 nouvellement créées (certaines ne seront que provisoires). Les vélos pourront stationner aux abords des sites, avec 20 000 places temporaires, gardiennées, opérées à titre gratuit, dont le financement sera assuré à 60 % par l’État et 40 % par les collectivités.

Le TDM à la rescousse

Pendant les Jo, 500 000 visiteurs quotidiens sont attendus. Ils viendront compenser la baisse de fréquentation estivale des transports, estimée à 30 %. La jauge de visiteurs attendus pour les paralympiques n’est que de 300 000 personnes par jour, mais les épreuves se tiendront alors que les Parisiens seront rentrés et les voies routières réservées toujours en place. « C’est davantage la route qui sera notre point d’attention que les transports en commun. On s’attend à des congestions plus fortes qu’à l’ordinaire ». Les Franciliens qui le peuvent sont invités à télétravailler, souligne Florent Bardon, qui prône le TDM (Transport Demand Management) pour optimiser l’utilisation des infrastructures. Ce système, éprouvé lors des Jo de Londres en 2012, avait permis de faire baisser sensiblement les déplacements. « Beaucoup d’entreprises et d’administrations sont prêtes à jouer le jeu. Mais il y a des métiers pour lesquels c’est impossible. Nous inciterons aussi au covoiturage et à privilégier les déplacements en vélo ou à pied ». Sachant qu’il ne se passe pas un jour sans aléas dans les transports en commun, difficile d’imaginer qu’il pourra en être différemment durant les Jeux. Des plans B ont été préparés mais heureusement, rares sont les sites desservis par une seule ligne. Pour se préparer à toutes éventualités, le CIO pousse les opérateurs à réaliser des exercices de crise visant à éprouver les chaînes de commandement. Les moyens de maintenance préventive ont été augmentés et il est prévu que des équipes de prévention soient disponibles aux endroits stratégiques avec des brigades cynophiles renforcées.

Restructuration du réseau de bus

La mise en place de zones piétonnières autour des sites olympiques impactera aussi de façon « assez importante » le réseau de bus à Paris. Un travail est engagé sur la restructuration du réseau, a expliqué Florent Bardon, en indiquant que « certaines lignes pourraient être détournées et d’autres coupées en deux » . Le plan qui sera mis en place pendant les Jeux olympiques devrait être achevé en avril, a-t-il précisé.

Pas de voiture

Il ne sera pas possible de se rendre sur les sites olympiques parisiens en voiture, ni de se garer à leurs abords. Le plan de transport a été conçu pour acheminer tout le monde en transports en commun, en vélo ou à pied. Un périmètre rouge aux abords des sites interdira toute circulation motorisée, sauf autorisations spécifiques. Il sera complété par une zone bleue, où la circulation sera régulée. Seuls les piétons, vélos et trottinettes, pourront accéder à ces zones sans justificatifs. « A Paris, les trois quarts des déplacements s’effectuent sur de courtes distances. Il n’y a pas besoin de voiture. Ceux qui la prennent habituellement devront faire différemment durant les jeux ». Certains déplacements automobiles devraient être extrêmement difficiles certains jours et dans certains lieux, notamment lors du premier week-end des Jo, qui tombe en plein chassé-croisé entre juilletistes et aoûtiens. En province, dans des villes où se tiendront des épreuves olympiques (Marseille avec la voile, Villeneuve-d’Ascq, le basket et le handball, Châteauroux avec le tir, Tahiti le surf, ou encore Bordeaux, Lyon, Nantes, Nice, Saint-Étienne), il n’est pas prévu d’interdire l’accès les sites olympiques aux voitures.

« Nous travaillons le plan de transport avec les autorités organisatrices et la préfecture, mais comme les sites de ces villes sont, pour la plupart, desservis uniquement par une seule ligne de transport en commun, il ne sera pas interdit de s’y rendre en voiture, même si les transports en commun, la marche ou le vélo seront privilégiés », rappelle le responsable. À 130 jours de l’ouverture, Florent Bardon reconnait qu’il reste du travail. Notamment pour la cérémonie d’ouverture dont le dispositif de sécurité est encore en cours de finalisation. « Il faudra pouvoir donner l’information sur ce qui va se passer dans Paris le jour de cet évènement. Nous devons encore progresser sur l’information voyageurs, finaliser les transports pour les accrédités, continuer à améliorer l’accessibilité des PMR et à éprouver les chaînes de commandement en cas de crise. Mais nous serons prêts. » Florent Bardon se montre confiant sur des accords à venir avec les organisations syndicales. « Je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que le dialogue social sera mené correctement. Il est légitime de reconnaître qu’une mobilisation exceptionnelle est demandée et de proposer des récompenses aux salariés qui y participeront. »

Nouvelles infrastructures

Les personnes qui viendront assister aux Jeux pourront emprunter la prolongation sud de la ligne 14 jusqu’à l’Aéroport d’Orly, dont l’ouverture est prévue pour juin. « Les coupures de cette ligne réalisées durant les dernières vacances scolaires ont permis de réaliser le changement de pilotage automatique nécessaire à ce prolongement. Nous pensons que le prolongement sera prêt dans les temps », a affirmé Florent Bardon. Le prolongement d’Eole devrait aussi être mis en service progressivement à partir de mai. Et la prolongation du T3 B jusqu’à porte dauphine, devait être inaugurée le 5 avril. « Les retards pris par les chantiers du Grand Paris Express ne représentent pas un problème majeur », estime Florent Bardon, considérant que le réseau existant est suffisamment maillé pour absorber les flux attendus cet été. « Même s’il faut tout de même s’attendre qu’à certains moments et à certains endroits il y ait la queue pour rentrer dans les stations ». Près de 200 stations de métro, de tramway ou de gares franciliennes seront « très fréquentées » au moins une fois durant les jeux. Certaines seront en revanche fermées du 26 juillet au 11 août : Champs-Élysées-Clemenceau, Concorde, Tuileries, Colette-Besson, Porte-d’Issy et Porte-de-Versailles.

Et après ?

Au soir du 8 septembre, date de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, il restera en héritage quelques lignes de transports, des stations et des itinéraires cyclables. L’accessibilité des PMR aura progressé, de même que le regard sur le handicap, espère. Florent Bardon. Ce dernier table aussi sur de nouvelles habitudes de déplacements qui pourront être prises durant les jeux et perdureront. Et de conclure : « Nous souhaitons que les jeux servent d’accélérateur au profit de nouvelles mobilités. Ce sera l’occasion de s’interroger sur ses comportements et de se tourner vers des mobilités plus durables ».

Valérie Chrzavzez

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